Ah… le café – « noir comme le diable, chaud comme l’enfer, pur comme un ange et doux comme l’amour. », selon Talleyrand – en crée des remous au bureau. Et à considérer les vices et vertus de la pause-café, on dirait bien qu’elle est tout ça à la fois. Alors : pause paradisiaque ou perte de temps infernale ?

Une Divine Comédie.

Un petit noir au boulot peut être essentiel, indispensable parfois ! Il permet :

  • de souffler,
  • de reprendre ses forces,
  • d’échanger des idées audacieuses et des humeurs partagées,
  • et d’autres choses encore.

Mais il peut aussi :

  • être un loisir oisif…
  • … qui coûterait 490 euros par an et par employé à l’entreprise,
  • qui servirait d’excuse à l’employé à bout pour brasser du noir,
  • et d’autres choses encore.

Rien que ça et tout ça à la fois.

On pourra chanter les louanges de l’Arabica ou porter un culte au Robusta, peu importe ! Chacun ses goûts, chacun ses habitudes. Mais mettons un terme à ce débat inutile !

D’autant qu’il exclut de facto tous les buveurs de thé.

Sus aux esprits réac’ !

Pourquoi est-ce que ce débat est inutile ? Parce qu’il est dépassé. Parce qu’il suppose un temps de travail et un temps de loisir bien séparés. Ce qui n’est plus le cas. Parce qu’on travaille sous la douche du matin, dans la sueur du métro ET autour de la machine à café. Et parce qu’on fait souvent semblant de travailler devant son ordinateur. Si, si…

On ne peut plus raisonner de la même façon. Des nouvelles apps’ permettent même d’organiser une pause-café virtuelle ! On travaille différemment ? Managez différemment.

L’homme n’a jamais aussi peu travaillé (si on compte le nombre d’heures officielles) qu’aujourd’hui. Et pourtant, qu’est-ce qui l’empêche le plus de dormir la nuit ? Ses soucis au bureau et l’ombre maléfique de son boss. Ça a été prouvé…

Qu’on nous fiche donc la paix et qu’on nous laisse savourer notre pause expresso ou lungo comme on l’entend !

Retour en 1984…

Qu’est-ce qui suivra sinon ?

  • Des études pour calculer le coût des pauses-pipi ont déjà été menées. Check.
  • Toutes sortes d’idées saugrenues pour réguler nos vessies : caméras aux entrées des toilettes, cartes électroniques pour y rentrer… Check.
  • Dernier éclair de génie : un patron norvégien qui fait porter des bracelets rouges à ses employées durant leurs périodes de menstruation… pour justifier leurs allers-retours suspicieusement fréquents aux WC. Remarquable. Check.

A ces entreprises qui se prennent pour Big Brother : ne vous attendez pas à une grande loyauté de la part de vos employés. Ou à leur motivation. A vrai dire, n’attendez pas grand-chose de leur part.

Abus de pouvoir ou de café ?

Parlons psychologie de comptoir. Peu m’importe, j’ai Dale Carnegie et son best-seller mondial Comment se faire des amis de mon côté : si vous voulez optimiser la sacro-sainte productivité, ne mettez pas des obstacles à tous les tournants. Les GenY y sont allergiques !

En revanche, faites preuve de confiance dans leurs capacités et dans leur indépendance. Alors vous pourrez libérer tout leur potentiel… Sans même avoir levé le petit doigt. Justement. En évitant de le lever. C’est comme ça qu’ils auront confiance en eux-mêmes. Et qu’ils donneront le meilleur d’eux-mêmes. Réaction en chaîne.

Après tout, seuls vous savez ce qu’il vous apporte, à vous…

Illustration par Germain Jammernegg.